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L'asthme au quotidien

L'asthme
Questions/Réponses

L'asthme Les causes Le diagnostic Le traitement




Qu'est ce que l'asthme

  • Qu'est-ce que l'asthme ?
    L'asthme est une maladie inflammatoire du système respiratoire caractérisée par une fermeture variable et intermittente des bronches.

  • Quelles sont les manifestations habituelles de l'asthme ?
    Les principaux symptômes de l'asthme sont la toux, les sillements, l'oppression thoracique, les crachats et l'essoufflement. Les manifestations de la maladie peuvent varier spontanément avec le temps, ou suite au contact avec certaines substances. Un contact avec des irritants respiratoires pourra encourager la fermeture des bronches et occasionner des symptômes, alors que des médicaments qui les ouvrent les soulageront.

  • Qu'est-ce que l'hyperréactivité bronchique ?
    Il s'agit d'une propriété qu'ont les bronches des personnes asthmatiques à réagir à des stimuli auxquels ils ne devraient pas normalement réagir tels les odeurs fortes, certains irritants, l'air froid ou l'exercice.

  • Est-ce que l'asthme peut se guérir ?
    Non et habituellement l'asthme persiste toute la vie durant. Il existe quelques cas de rémission, quand même assez rares chez l'adulte. Chez l'enfant, on peut voir une rémission à l'adolescence chez environ la moitié des enfants. Parmi les facteurs qui peuvent encourager la persistance de l'asthme à l'âge adulte, on retrouve le tabagisme des parents et l'exposition à des allergènes domestiques comme les animaux ou les acariens auxquels l'enfant est allergique. Si l'asthme n'est pas bien traité dans l'enfance, il peut avoir tendance à persister à l'âge adulte. Des études récentes ont démontré que même les gens qui pensent avoir vu leur asthme disparaître continuent à avoir certaines anomalies des bronches comme une légère hyperréactivité bronchique qui peut causer cependant peu de symptômes.

  • Est-ce qu'on peut mourir d'asthme ?
    Il est très rare que l'asthme puisse être fatal. Cependant, certaines personnes avec un asthme extrêmement mal contrôlé ou très labile sont décédées de leur asthme. Une telle chose ne devrait jamais se produire si l'asthme est bien contrôlé (maîtrisé).

  • Est-ce que l'asthme est la même chose que l'emphysème ou la bronchite chronique ?
    Non, contrairement à l'asthme, la bronchique chronique et l'emphysème sont principalement dus au tabagisme. Dans l'emphysème, les produits toxiques de la fumée de tabac peuvent détruire progressivement le poumon, qui perd alors son élasticité et cause un affaissement des bronches. Dans la bronchite chronique, on retrouve une augmentation persistante de la production des sécrétions bronchiques. Avec le temps, une obstruction bronchique irréversible s'installe. Une personne peut souffrir à la fois de bronchite chronique et d'emphysème.

  • Est-ce que l'asthme peut causer de l'emphysème ?
    Non, l'asthme est une inflammation des bronches et l'emphysème est une destruction des alvéoles du poumon causée par la fumée du tabac la plupart du temps. Si l'asthme est extrêmement sévère ou si la personne a fumé, il peut toujours y avoir quelques changements qui ressemblent à de l'emphysème mais chez la grande majorité des asthmatiques, il n'y a aucune évidence d'emphysème avec le temps.

  • Est-ce que le tabagisme nuit à l'asthme ?
    Absolument. Premièrement, les personnes asthmatiques qui sont exposées à la fumée des autres (tabagisme secondaire) peuvent faire des crises d'asthme ou voir leur asthme s'accentuer. L'asthmatique qui fume pourra moins bien réagir aux médicaments et l'asthme pourra lui causer plus de problèmes. Il est très important, encore plus pour l'asthmatique, d'éviter à tout prix le contact avec la fumée de cigarette.



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Quelles sont les causes de l'asthme ?

  • Est-ce que l'asthme est toujours d'origine allergique ?
    Non. Cependant, la plupart des asthmes chez l'enfant sont d'origine allergique et plus de la moitié de ceux observés chez l'adulte le sont. On pense qu'avec le temps, l'exposition aux substances auxquelles on est allergique causera une inflammation bronchique qui pourra causer le développement de la maladie chez les personnes sensibles.

  • Est-ce que l'asthme est une maladie génétique (héréditaire) ?
    On reconnaît qu'il existe une prédisposition à développer de l'asthme chez certaines personnes mais elle n'est pas une maladie héréditaire comme telle. Cependant, si un des deux parents est asthmatique, l'enfant aura une tendance accrue à développer de l'asthme et ce sera encore plus vrai si les deux sont asthmatiques.

  • Est-ce que l'asthme est une maladie commune, et si oui est-ce qu'elle est de plus en plus fréquente ?
    Oui, l'asthme est une maladie qui affecte près de 10% de la population et on a noté qu'au cours des deux dernières décades, l'asthme affecte de plus en plus de personnes.

  • Pourquoi l'asthme est-il plus fréquent maintenant qu'autrefois ?
    Cette question est complexe et il y a probablement plusieurs facteurs impliqués. On pense que parmi ceux-ci, on retrouve des changements au niveau de notre système immunitaire, qui est devenu plus enclin à développer des anticorps contre les substances de l'environnement donc à développer de l'allergie. On ne peut exclure la possibilité que des facteurs comme l'obésité, l'exposition à des polluants, ou des changements de la diète aient pu également jouer un rôle dans cette augmentation.

  • Est-ce que l'on peut prévenir le développement de l'asthme ?
    S'il y a une susceptibilité génétique au développement de la maladie et que la personne est allergique, il serait d'autant plus important qu'elle évite le contact avec les allergènes auxquels elle est sensibilisée. Certaines études ont suggéré que l'allaitement de plus d'un mois pouvait prévenir le développement de l'asthme mais ceci est incertain. D'autres ont également suggéré qu'un contact important avec des animaux domestiques avant l'âge d'un an pouvait prévenir l'apparition d'allergie et d'asthme. Quoique ceci semble parfois se produire, il faut faire très attention car cette protection ne s'appliquera pas nécessairement à tous les enfants et dès que l'enfant est devenu allergique (sensibilisé) à l'animal, ce contact peut avoir des effets néfastes en favorisant le développement de l'asthme et en l'aggravant. D'autres études sont à venir pour préciser ces observations.

  • Quels sont les allergènes les plus souvent impliqués dans l'asthme ?
    Parmi les allergènes les plus communs, on retrouve les particules animales (chat, chien et autres petits animaux domestiques à poils ou parfois à plumes), les acariens (mites à poussière) et plus rarement les moisissures.

  • Quel est l'effet de la pollution atmosphérique sur l'asthme ?
    En général, lorsque l'asthme est bien maîtrisé, les personnes asthmatiques peuvent tolérer certains niveaux de pollution atmosphérique sans avoir trop de problèmes. Cependant, plus l'asthme sera sévère et l'hyperréactivité bronchique marquée, plus il sera important pour l'asthmatique de ne pas s'exposer aux polluants atmosphériques, particulièrement lors des journées d'« alertes » où les taux sont très élevés. Il est préférable à ce moment-là de rester à l'intérieur, surtout si on fait de l'exercice physique. Les effets à long terme des polluants atmosphériques sur l'asthme sont incertains.

  • Est-ce que certains types de travail peuvent causer l'asthme ?
    Oui, l'asthme professionnel est une cause d'asthme. Plus de 200 substances peuvent causer de l'asthme professionnel chez certains travailleurs, souvent suite à une exposition de plusieurs années (temps de latence) quoique parfois quelques mois ou semaines seulement suffisent pour le développer. Parmi les substances les plus fréquemment impliquées, on retrouve certains catalyseurs des peintures automobiles (isocyanates), la farine chez les boulangers, certaines poussières de bois chez les menuisiers et travailleurs du bois, l'inhalation de produits de cuisson de fruits de mer dans les usines de transformation, etc.

  • Est-ce que l'asthme est une maladie psychologique ?
    Non, l'asthme est une maladie strictement physique mais l'« expression » de la maladie peut parfois être influencée par certains facteurs psychologiques. Comme les bronches réagissent à plusieurs stimuli, le stress ou les émotions peuvent parfois causer l'apparition de symptômes tout comme peut le faire le contact avec des irritants ou l'air froid.

  • Est-ce que l'asthme peut fluctuer durant le cycle hormonal chez la femme ?
    Oui et l'on retrouve parfois une augmentation de l'asthme en période prémenstruelle, probablement dû à l'effet des changements hormonaux. Il s'agit simplement d'ajuster le traitement selon les recommandations du médecin durant ces périodes.

  • Est-ce que l'obésité peut causer ou aggraver l'asthme ?
    Il existe des évidences que l'obésité pourrait contribuer au développement de l'asthme ou du moins en augmenter la sévérité. En corollaire, des études démontrent que la perte de poids chez les personnes obèses améliore l'asthme. Il est donc important pour l'asthmatique de tenter de conserver le poids le plus normal possible.

  • Est-ce que les allergies alimentaires sont fréquemment en cause dans l'asthme ?
    Non, les allergies alimentaires sont rarement impliquées dans le développement de l'asthme. Ils donnent souvent des problèmes cutanés (eczéma ou urticaire), nasals, intestinaux, etc. S'il existe une relation franche entre la prise d'un aliment et une crise d'asthme, il y a possiblement allergie et il serait mieux de consulter un allergiste pour vérifier le tout.

  • Est-ce que certains agents de préservation des aliments ou des breuvages peuvent causer de l'asthme ?
    Oui. Certaines substances telles les sulfites que l'on retrouve dans des aliments en conserve ou dans certaines boissons alcooliques tels la bière ou le vin peuvent parfois causer un bronchospasme, souvent associé avec une rhinite. Ces symptômes surviennent habituellement immédiatement après l'ingestion des aliments ou des breuvages en question. Le mieux est d'éviter ces substances. On peut aussi réagir à d'autres additifs alimentaires tels le Glutamate Monosodique (Syndrome du Restaurant Chinois).

  • Est-ce que l'asthmatique devrait éviter de faire des efforts physiques ?
    Au contraire, l'exercice aide à mieux maîtriser l'asthme et à en réduire les manifestations. Il est important que l'asthmatique se tienne en forme. Si l'exercice cause des symptômes, un bronchodilatateur à action rapide (pompe bleue) peut être pris immédiatement avant de faire l'exercice ou dans la demi-heure qui précède. Faire une période de réchauffement avant l'effort pourra aider à réduire l'effet de l'exercice sur les bronches. On évitera de faire de l'exercice dans des conditions de température extrême ou en présence d'allergènes auxquels on est sensible. Si jamais l'asthmatique voit se développer une réduction progressive de sa tolérance à l'effort, il se peut que l'inflammation de ses bronches soit plus importante et il devrait consulter pour augmenter son traitement anti-inflammatoire bronchique ou suivre son plan d'action.


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Le diagnostic

  • Comment se diagnostique l'asthme ?
    L'asthme se diagnostique principalement, chez la personne qui a des symptômes compatibles (ex. : toux, sillements, oppression thoracique, crachats et essoufflement), par la mesure de la variabilité de l'obstruction des bronches. Ceci peut se faire par une spirométrie ou par la mesure du débit de pointe (voir glossaire), de même que par des tests de provocation bronchique où l'on fait inhaler à la personne une substance qui fait légèrement fermer les bronches. Il est très important de bien objectiver ce problème car des symptômes qui peuvent ressembler à de l'asthme peuvent être dus à un autre problème.

  • Que mesure le « débitmètre de pointe » et faut-il le mesurer régulièrement ?
    La mesure du débit de pointe consiste à mesurer la plus grande vitesse à laquelle l'air peut sortir du poumon. En général, on considère qu'il n'est pas nécessaire de le mesurer tous les jours mais cette mesure peut être particulièrement utile lors des périodes d'augmentation des symptômes ou dans certaines circonstances où l'on a besoin de documenter l'effet de certaines substances de l'environnement. Chez les gens qui ont une faible perception des symptômes malgré une chute importante de la fonction respiratoire, le médecin peut suggérer de le mesurer régulièrement (ex. : aux 2-3 jours ou aux semaines).

  • Comment utiliser le débitmètre de pointe ?

    DÉBIMÈTRE DE POINTE (à partir de 6 ans)


    1-  Placer la flèche à zéro.
    2-  Remplir les poumons d'air au maximum.
    3-  Bien fermer les lèvres autour de la pièce buccale pour ne pas avoir de fuite d'air.
    4-  Souffler le plus fort et le plus vite possible.
    5-  Lire le chiffre obtenu.
    6-  Replacer la flèche à zéro.
    7-  Refaire le test 2 fois.
    8-  Noter le meilleur résultat.

    Peut être refait 10 minutes après la prise du bronchodilatateur.

  • Est-ce que la radiographie pulmonaire est anormale dans l'asthme ?
    En général, les radiographies pulmonaires sont normales car elles évaluent surtout les poumons alors que l'asthme est une maladie inflammatoire des bronches, qui se voient mal sur une radiographie. On peut voir cependant certaines anomalies lors de complications de l'asthme, infectieuses ou autres. On fait généralement une radiographie pulmonaire lors du diagnostic pour éliminer d'autres maladies ou si on suspecte des complications.

  • Comment s'évalue la sévérité de l'asthme ?
    On considère qu'en général, la sévérité (ou gravité) de l'asthme s'évalue surtout par la quantité de médicaments qui sera nécessaire pour en arriver à le maîtriser (voir la définition de contrôle ou maîtrise dans le glossaire ou la question ici). Certaines personnes peuvent avoir également des visites fréquentes à l'urgence ou hospitalisations, ou encore une fonction pulmonaire nettement réduite. La maladie peut être plus « résistante » au traitement dans le cas d'asthme sévère.

  • Est-ce que les asthmatiques devraient tous avoir des tests d'allergie ?
    Il est très intéressant de faire au moins une fois dans la vie d'un asthmatique des tests d'allergie pour savoir s'il a développé des anticorps contre les allergènes de son environnement et ainsi suggérer de façon plus juste des mesures préventives. Le test d'allergie consiste simplement à déposer une substance de l'allergène sur la peau et à relever doucement la peau par une petite aiguille (test à la piqûre ou prick test). La réaction sur la peau (rougeur et surélévation de la peau) correspondra à la quantité d'anticorps (de type Immunoglobine E) que la personne a développé contre la substance donnée.

  • Est-ce que l'asthme peut être seulement présent sous forme de toux ?
    Oui, les anglophones l'appellent le « cough variant of asthma ». La toux est un symptôme fréquent d'asthme. Il est important cependant de faire le diagnostic correctement puisque d'autres problèmes, incluant la rhinite avec écoulement nasal dans la gorge ou le reflux gastro-eosophagien peuvent également être causes de toux persistante.



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Le traitement

Buts du traitement

  • Quels sont les buts du traitement de l'asthme ?
    Le but principal du traitement de l'asthme est de permettre à la personne asthmatique de meneur une vie normale par une bonne maîtrise de la maladie. Ceci se fera en s'assurant d'un environnement sain, une bonne compréhension de la maladie et de son traitement, et l'utilisation approprié d'un minimum de médicaments.

  • Qu'est-ce qu'on veut dire par « la maîtrise » ou « contrôle » de l'asthme ?
    Il serait bien sûr idéal que l'asthme ne cause aucun symptôme ou réduction de la fonction respiratoire mais on dira que l'asthme est maîtrisé (ou contrôlé) adéquatement si on atteint les buts suivants :

    a)  Des symptômes d'asthme le jour moins de 4 jours par semaine.
    b)  Présence de symptômes d'asthme la nuit ou au réveil moins d'une fois par semaine (c'est-à-dire presque jamais).
    c)  Possibilité de faire les activités de tous les jours et de l'exercice sans être incommodé(e) par des symptômes d'asthme.
    d)  Pas d'absentéisme du travail ou de l'école en raison de l'asthme.
    e)  Exacerbations (détérioration de l'asthme) rares et légères.
    f)  Besoin d'utiliser sa médication de dépannage (pompe bleues) moins de 4 doses par semaine, excluant une possible prise par jour pour prévenir l'apparition de symptômes d'asthme à l'exercice.
    g)  Des résultats de débits expiratoires en dedans de 15% des meilleures valeurs obtenues et peu de variations de ces dernières.

  • Est-ce que tous les asthmatiques peuvent avoir un asthme maîtrisé ?
    Presque tous les asthmatiques peuvent avoir un asthme maîtrisé et mener une vie normale.

L'environnement

  • Quels sont les facteurs déclencheurs d'asthme ?
    Il existe deux grandes catégories de facteurs déclencheurs de symptômes d'asthme : les facteurs inflammatoires et les facteurs irritants. Les facteurs irritants ont pour effet de provoquer des symptômes facilement éliminés avec la prise d'un bronchodilatateur à action rapide (pompe généralement bleue) alors que les facteurs inflammatoires peuvent causer des détériorations plus marqués et plus prolongés de l'asthme.

  • Quels sont les facteurs inflammatoires et pourquoi sont-ils dommageables ?
    Les principaux facteurs inflammatoires sont les allergènes, certains produits industriels et les infections respiratoires. Ils sont plus dommageables car ils augmentent l'inflammation bronchique responsable de l'aggravation et de la persistance des symptômes.

  • Quels sont les facteurs irritants et comment agissent-ils ?
    Les principaux facteurs « irritants » bronchiques sont les odeurs fortes, les polluants atmosphériques, l'air froid et les changements brusques de température et l'activité physique. Les facteurs irritants font se contracter les bronches et provoquent ainsi des symptômes d'asthme habituellement de courte durée. Ils sont incommodants mais ils n'augmentent généralement pas l'inflammation bronchique.

  • Quels sont les facteurs déclencheurs à éviter le plus possible à la maison ?
    La mesure la plus importante est sans contredit d'éviter d'être en présence des allergènes auxquels la personne asthmatique est sensibilisée. Les mesures les plus souvent recommandées sont : le retrait des animaux, des tapis et l'utilisation de housses anti-acariens (voir section sur l'environnement). De plus, un environnement sans fumée est nécessaire. Ces mesures sont les plus efficaces pour éviter d'aggraver l'inflammation bronchique et conséquemment mieux maîtriser l'asthme.

Les médicaments

  • Quelles sont les grandes catégories de médicament ?
    On considère en général qu'il y a deux grands types de médicament selon leur mode d'action, soient les bronchodilatateurs qui agissent surtout en dilatant les bronches et les anti-inflammatoires bronchiques comme les corticostéroïdes (cortisone en inhalation) ou parfois certaines pilules que l'on appelle anti-leucotriènes.

  • Quand doit-on prendre les pompes bleues (bronchodilatateur à action rapide) ?
    Ces médicaments sont utilisés pour soulager les symptômes intermittents (médicament de secours). Les médicaments de secours doivent être pris seulement au besoin, à la dose et à la fréquence la plus faible possible.

  • Quand doit-on prendre les corticostéroïdes en inhalation (cortisone en aérosol) ?
    Ces médicaments doivent toujours se prendre de façon bien régulière, en général, deux fois par jour pour la plupart des asthmatiques, à la dose qui sera recommandée par le médecin. Ce sont les médicaments de maintien.

  • Est-ce qu'il y a des précautions particulières lors de la prise d'un corticostéroïde inhalé ?
    Oui. Afin de prévenir les petits inconvénients comme la voix rauque ou le développement de muguet (plaques blanches dans la bouche dues à une infection à champignons), il est préférable de rincer la bouche et la gorge après la prise du médicament ou de le prendre avant de manger. Si ces complications surviennent, on peut les traiter (e.g. muguet : par un gargarisme à base de nystatine (requiert une prescription)) ou tenter de les prévenir en utilisant une chambre d'espacement avec l'inhalateur.

  • Est-ce que les corticostéroïdes en inhalation causent les mêmes problèmes que la cortisone en pilules ?
    Pas du tout. Les doses sont tellement faibles en général qu'elles ne sont pratiquement pas absorbées. Leurs effets se limitent à des effets locaux mentionnés précédemment. Si la personne doit prendre de fortes doses de corticostéroïdes en inhalation, il peut parfois y avoir des effets tels ecchymoses, une légère diminution de la masse osseuse à très long terme, ou encourager le glaucome chez des gens prédisposés mais ces effets à long terme sont vraiment minimes comparativement à la cortisone prise en comprimés.

  • Comment utiliser mon inhalateur ?

    Aérosol doseur (à partir de 10 ans)
    (ex. : Advair, Airomir, Flovent, QVAR, Serevent, Ventolin)


    1-  Enlever le capuchon de l'aérosol-doseur.
    2-  Agiter l'aérosol-doseur.
    3-  Lever la tête. Le placer dans, ou à 2 doigts de la bouche.
    4-  Expirer normalement.
    5-  Commencer à inspirer et appuyer 1 fois sur la catouche.
    Continuer à inspirer de façon lente et profonde.
    6-  Retenir la respiration 5 à 10 secondes.
    7-  Attendre 1 minute avant de prendre une 2e bouffée.

    Turbuhaler (à partir de 5 ans)
    (ex. : Bricanyl, Oxeze, Pulmicort, Symbicort)


    1-  Dévisser et enlever le capuchon.
    2-  Tourner la molette de couleyr à droite puis à gauche (clic!)
    3-  Lever la tête, expirer hors du dispositif.
    4-  Placer entre les lèvres et les dents.
    Inspirer profondément par la bouche.
    5-  Retenir la respiration 5 à 10 secondes.
    6-  Refaire les étapes 2 à 5 si plus d'une bouffée de prescrite.
    7-  Remettre le capuchon.

    Diskus (à partir de 5 ans)
    (ex. : Advair, Flovent, Serevent, Ventolin)


    1-  Placer le pouce dans l'encoche et poucer le boîtier pivotant le plus loin possible vers l'arrière.
    2-  Refaire le même mouvement avec le levier jusqu'au déclic.
    3-  Lever la tête. Expirer hors du dispositif.
    4-  Placer l'embout buccal entre les lèvres.
    Inspirer profondément par la bouche.
    5-  Retenir la respiration 5 à 10 secondes.
    6-  Refermer le dispositif après utilisation.
    7-  Refaire les étapes 1 à 5 si plus d'une bouffée de prescrite.

  • Est-ce qu'on peut arrêter le traitement de l'asthme si on se sent mieux ?
    Non. Il arrive très souvent que la personne se croit guérie ou très améliorée et qu'elle cesse sa médication de maintien (encore appelée de maintenance, surtout sous forme de cortisone inhalée). Habituellement l'asthme réapparaît peu de temps après. Il faut discuter avec son médecin de la dose minimale qu'on peut utiliser et qui gardera l'asthme bien maîtrisé et comment réduire les doses si on se sent mieux.

  • Que dois-je faire si j'ai une crise d'asthme importante ?
    Il arrive parfois qu'une crise d'asthme puisse se développer rapidement. À ce moment-là, la personne doit prendre son bronchodilatateur (pompe bleue) immédiatement et rapidement consulter un médecin. Même si la crise semble s'améliorer légèrement après la prise d'un bronchodilatateur, s'il reste quand même beaucoup d'inconfort, il serait préférable de voir le médecin pour réévaluer la situation.

  • Est-ce que les médicaments utilisés pour l'asthme ou l'asthme lui-même peuvent retarder la croissance de l'enfant ?
    D'abord, si l'asthme n'est pas bien traité, ceci peut avoir des répercussions effectivement sur la croissance de l'enfant. De plus, si on doit utiliser des corticostéroïdes oraux (cortisones en pilule ou par injection), ceci peut avoir des effets marqués de freinage sur la croissance de l'enfant tout dépendant de la durée de la prise. Pour ce qui est des corticostéroïdes en aérosol (cortisones inhalées), leurs effets sont vraiment minimes aux doses faibles habituellement requises et dans ces conditions, ils sont reconnus pour ne pas retarder la croissance. Si on doit les utiliser à des doses plus fortes cependant, ils peuvent causer un certain retard mais des études sont à faire pour voir vraiment le degré d'influence de ce type de traitement à plus forte dose par rapport à l'effet d'avoir un asthme imparfaitement maîtrisé.

  • Est-ce que l'asthme est dangereux pour la femme enceinte ?
    Durant la grossesse, la sévérité de l'asthme peut rester inchangée, ou encore augmenter ou diminuer. Ceci peut varier d'une personne à l'autre; il s'agit simplement de savoir comment ajuster son traitement selon le niveau de symptômes et de faire bien attention d'éviter les substances auxquelles on est sensibilisé et de prendre sa médication de façon adéquate selon les indications du médecin. En soi, un asthme bien contrôlé n'affectera pas le fœtus.

Le plan d'action

  • Qu'est-ce qu'un plan d'action ?
    Un plan d'action est un document écrit sur lequel le médecin indique la conduite à tenir en cas de détérioration de l'asthme, particulièrement comment modifier le traitement. Toute personne asthmatique devrait en posséder un et bien le comprendre.
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Les autres traitements

  • Est-ce que les vaccins désensibilisants sont utiles dans l'asthme ?
    Les recommandations canadiennes à cet effet sont que pour l'asthme, il s'agit d'un traitement qui doit être réservé seulement à certaines personnes dont le médecin considère que la maladie n'est pas suffisamment maîtrisée par les mesures environnementales et la médication.

  • Est-ce que les médecines douces ou alternatives sont efficaces dans l'asthme ?
    La majorité des études démontrent que ces traitements ont peu d'effet sur l'asthme. Les améliorations parfois notées sont plutôt considérées être dues à l'effet « placebo ».



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